Lahlou K., (2015), Analyse des interactions entre la politique budgétaire et la politique monétaire au Maroc

Analyse des interactions entre la politique budgétaire et la politique monétaire au Maroc
Par : LAHLOU Kamal

Thèse de doctorat en sciences économiques, dirigée par Monsieur TOUNSI Saïd présentée et soutenue publiquement en Février 2015

Résumé : Avec l’abandon des politiques de gestion active de la demande, les Banques centrales se sont recentrées principalement sur l’objectif de stabilité des prix. Bien que la littérature économique ne présente pas de consensus quant au rôle effectif de la politique budgétaire, il est communément admis que celle-ci se préoccupe prioritairement de la croissance en vue de minimiser les fluctuations cycliques de la production et réduire le chômage. Cependant, en agissant par les taux d’intérêt pour maintenir l’inflation aux environs du niveau souhaité, les Banques centrales impactent également le coût du financement du déficit budgétaire et le poids de la dette. Parallèlement, l’accroissement des dépenses publiques, dans le but de stimuler la production, exercerait également des pressions sur les prix en lien avec la dynamique insufflée à la demande. Ainsi, dans un contexte où les banques centrales ont renforcé leur indépendance vis-à-vis des Gouvernements, les interactions entre la politique monétaire et la politique budgétaire ne peuvent que s’accentuer au fur et à mesure que les évolutions économiques les mènent vers des directions opposées. L’objectif de la présente thèse est d’analyser les interactions entre la politique budgétaire et la politique monétaire au Maroc. La démarche adoptée se décline en trois étapes. La première a consisté en l’indentification de la règle budgétaire afin de décrire les objectifs pourvus par les Gouvernements, ainsi qu’en l’évaluation de la transmission des impulsions budgétaires à l’économie pour en mesurer l’impact. La seconde étape s’est attelée à décrire les objectifs de la Banque centrale à travers l’identification de la règle de politique monétaire et l’évaluation de l’effectivité des canaux de transmission en vue d’apprécier l’ampleur de diffusion de la politique monétaire. Dans une troisième et dernière étape, une analyse des interactions entre la politique budgétaire et la politique monétaire a été réalisée à l’aide des simulations issues du modèle DSGE estimé à cette fin. Les résultats ont révélé que les autorités budgétaire et monétaire ciblent des objectifs communs et implémentent leurs politiques à travers le même canal. De même, l’analyse de la transmission de la politique budgétaire et de la politique monétaire a pointé vers une effectivité significative laissant ainsi entrevoir de fortes probabilités d’émergence d’interactions stratégiques entre les deux politiques. Enfin, les simulations du modèle DSGE ont globalement démontré que le Maroc s’inscrit dans une stratégie d’équilibre entre la politique budgétaire et la politique monétaire. En effet, une hausse des dépenses et/ou une baisse des recettes se traduit par un renchérissement des taux d’intérêt dans le but de modérer les pressions inflationnistes. De même, une politique monétaire restrictive se transmet négativement aux dépenses publiques en lien avec la majoration du coût de l’emprunt qui pousse les autorités budgétaire à se soucier davantage de préservation de la viabilité des finances publiques.

Mots clé : Règle budgétaire, règle monétaire, interactions politique budgétaire et politique monétaire, SVAR, DSGE.

Classification-JEL: F31, F41, E58, E62, E63.

Abstract: Following the abandonment of active demand management policies, Central banks have refocused on the objective of price stability. Although the economic literature shows no consensus on the role of fiscal policy, it is commonly accepted that fiscal policy focuses primarily on growth in order to minimize cyclical fluctuations in output and reduce unemployment. However, responding with interest rates to keep inflation close to the target level, Central banks also impact the cost of the deficit financing and the debt burden. Meanwhile, the increase in public spending in order to stimulate production also put pressure on prices in line with the demand dynamic. Thus, in a context where Central banks have strengthened their independence vis-à-vis to governments, interactions between monetary and fiscal policy can only increase, as an extent that the economic developments lead towards opposite directions. The objective of this thesis is to analyze the interactions between fiscal policy and monetary policy in Morocco. The procedure adopted is divided into three stages. The first was the identification of the fiscal rule to describe the objectives provided by Governments, as well as evaluating the transmission of fiscal stimulus to the economy in order to measure its impact. The second was to describe the objectives of the Central Bank through the identification of the monetary policy rule and evaluating the effectiveness of the transmission channels in order to assess the extent of diffusion of monetary policy. In a third and final step, an analysis of interactions between fiscal policy and monetary policy was conducted using simulations from the estimated DSGE model. The results showed that the fiscal and monetary authorities target common goals and implement their policies through the same channel. Similarly, the analysis of the transmission of fiscal policy and monetary policy has pointed to a significant effectiveness and suggesting a high probability of the emergence of strategic interaction between the two policies. Finally, simulations of the DSGE model have generally shown that Morocco follows an equilibrium strategy between fiscal policy and monetary policy. Indeed, an increase in spending and/or lower taxes revenues resulting in a rise in interest rates in order to moderate inflationary pressures. Similarly, a restrictive monetary policy is transmitted negatively to public expenditure in line with the increase in the cost of borrowing that pushes the fiscal authorities to keep more attention to preserving the sustainability of public finances.

Keywords: Fiscal rule, monetary rule, fiscal policy and monetary policy interactions, SVAR, DSGE.
 
JEL-classification : F31, F41, E58, E62, E63.


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