Khyar, T. (2017). La Dominance Budgétaire dans les Pays en Développement : une Analyse en Panel VAR sur la Période 2000-2015

La Dominance Budgétaire dans les Pays en Développement : une Analyse en Panel VAR sur la Période 2000-2015
Par : Khyar Toufik
Corresponding Authors: khyartoufik555@gmail.com

Résumé : L’importance de la question découle du contexte international des deux dernières décennies marqué par deux symptômes indirects de la dominance budgétaire. En effet, la persistance des déséquilibres budgétaires et la tendance haussière des dettes publiques dans les pays en développement (PED) durant la période d’étude, motive une nouvelle étude. En théorie, la dénomination dominance budgétaire ou régime budgétaire dominant est empruntée au papier de Sargent et Wallace (1981), mais le phénomène a été étudié également par Aiyagari et Gertler (1985) qui appliquent, au comportement de l’Etat, la distinction introduite par Barro (1974) et distinguent-dans la continuité de Sargent (1982)- deux régimes: l’un est dit ricardien alors que l’autre est non-ricardien. La même question est abordée par Sims (1988) qui étudie laquelle des autorités accommode l’autre, et par la suite par Leeper (1991) en faisant la distinction entre l’autorité active et l’autorité passive. Les travaux empiriques peuvent être classés selon les pays traités ou les méthodologies empiriques utilisées. Pour le premier critère, la dominance budgétaire est plus un problème pour les pays en développement que dans les pays avancés. Pour le second, la modélisation VAR est la plus utilisée, l’approche DSGE constitue une méthodologie alternative permettant de spécifier l’ensemble de la structure d’une économie. On a essayé de proposer une nouvelle approche empirique pour tester la dominance budgétaire pour le cas des pays en développement, l’estimation du modèle Panel VAR a livré des résultats conformes à la littérature empirique en la matière. Les résultats indiquent l’existence d’une forte dominance budgétaire dans les 33 pays de l’échantillon sur la période d’étude. Les soldes budgétaires sont déterminés indépendamment de l’évolution de la dette publique, qui est laissée à la charge des autorités monétaires. Cette contrainte supplémentaire sur les Banques Centrales peut entraver la poursuite de l’objectif de stabilité des prix. Les implications de ces résultats en termes de politique économique sont importantes. Premièrement, la présence de la dominance budgétaire implique une forte accommodation du niveau de la dette publique, de la part de la politique  monétaire. Ceci suggère l’existence d’un lien étroit entre le niveau de la dette et l’inflation: plus la dette publique est importante plus les pressions inflationnistes sur la Banque Centrale augmentent, et plus son pouvoir d’agir sur l’inflation diminue. Deuxièmement, la persistance des déficits budgétaires augmente le risque d’atteindre une limite budgétaire –un point où on ne peut plus augmenter les ressources pour stabiliser la dette- ce qui peut poser plus de pression sur la banque centrale, d’où la nécessité de consolider les finances publiques dans ces pays. Ce choix n’est pas aisé, car il pose un compromis entre les incidences de la consolidation sur la croissance à court terme et le coût de l’inflation en termes de bien-être. 


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